L'Éternelle Idole

RODIN Auguste
L'Éternelle Idole

L'Éternelle Idole

RODIN Auguste (1840-1917)
vers 1889 Plâtre patiné 73,2 cm •; L 59,2 cm • P 41,1 cm Origine : Dépôt du musée Rodin (Paris) en 2017 N° d'inventaire : S.3136 Copyright : musée Rodin, Paris / Christian Baraja

Ce couple fait écho au Sakountala de Camille Claudel par sa composition montrant un homme agenouillé aux pieds de son amante. Cependant, là où Claudel exprime la confiance mutuelle et la fusion des amants s’abandonnant à une passion partagée, l’homme est représenté par Rodin dans une attitude de supplication et la femme esquissant un geste de retrait. Le groupe peut être vu comme l’évocation de la relation tumultueuse qui a uni Rodin et Claudel. En 1886, alors que celle-ci avait pris ses distances en partant en Angleterre sans lui, dévoré par la passion, le sculpteur écrivit ainsi une lettre suppliante à celle qu’il appelait « [sa] féroce amie ». Il concluait par cette imprécation qui pourrait émaner du protagoniste de L’Eternelle Idole : « Ah ! divine beauté, fleur qui parle, et qui aime, fleur intelligente, ma chérie. Ma très bonne, à deux genoux devant ton beau corps que j’étreins. »