Les métamorphoses de l'idéal féminin
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le nu féminin était omniprésent en sculpture. Ce sujet était ancré dans une longue tradition : la recherche de la beauté idéale, caractérisée par une harmonie parfaite des proportions du corps, remonte à l’Antiquité. Ainsi, Alexandre Falguière s’est inspiré pour Ève naissante de l’Apollon Sauroctone (350 av. J.-C.), une sculpture attribuée au célèbre artiste grec Praxitèle. Au-delà de leur capacité à représenter l’anatomie, les calculs savants nécessaires pour déterminer les proportions reflétaient la supériorité intellectuelle des artistes. Cependant, dans le dernier quart du XIXe siècle, de nouveaux canons de beauté ont été reconnus et l’Antiquité n’était plus la seule norme. Paul Dubois s’est inspiré de la Renaissance florentine et germanique pour son Eve naissante tandis que Jules Dalou a proposé une étude naturaliste, sans recourir à l’idéalisation. Et les silhouettes longilignes d’Antoine Bourdelle sont proches des formes végétales avec lesquelles elles se confondent.
Œuvres exposées dans cette salle
- ALFRED BOUCHER (1850-1934), Volubilis, vers 1897, marbre, achat avec le soutien de l’État (Fonds national du patrimoine), de la Région Grand Est (Fonds régional d’acquisition pour les musées), du Département de l’Aube, des Amis du musée Camille Claudel et de Jean-Eudes Maccagno en 2022
- PAUL RICHER (1849-1933), Tres in una, avant 1903, esquisse en plâtre, dépôt du musée d’Orsay, Paris, don de madame Richer et ses enfants en 1934
- MARIUS RAMUS (1805-1888), Première pensée d’amour, 1845, plâtre, don d’Ernest Ramus en 1902
- PAUL DUBOIS (1829-1905), Ève naissante, 1873, plâtre, don de monsieur Dubois fils en 1910.
- ALEXANDRE FALGUIÈRE (1831-1900), Ève, vers 1880, plâtre, dépôt du musée d’Orsay, Paris.
- JULES DALOU (1838-1902), Torse de femme, vers 1887-1889, étude pour la figure de L’Abondance du monument du Triomphe de la République commandé par la Ville de Paris, inauguré place de la Nation en 1879, plâtre, dépôt du musée des Arts décoratifs, Paris, don d’Henri Vever en 1905.
- HENRI CHAPU (1833-1891), La Vérité, après 1890, édition en réduction d’après le monument à Gustave Flaubert inauguré à Rouen en 1890, bronze d’édition, fonte Thiébaut frères, achat en 2003
- GEORGES LOISEAU-BAILLY (1858-1913), Chagrin ou Fille d’Ève, 1902, plâtre, don d’Alfred Boucher en 1913.
- ANTOINE BOURDELLE (1861-1929), L’Aurore (première version sans draperie), 1894, relief conçu pour la façade de la maison Michelet à Vélizy, bronze, fonte Susse frères, épreuve nº4, 1989, dépôt du musée Bourdelle, musée de la Ville de Paris.
- RAOUL LARCHE (1860-1912), Les Violettes, avant 1899, plâtre patiné, transfert de propriété de la ville de Coubron, 2021.
- ANTOINE BOURDELLE (1861-1929), Le Crépuscule, 1895, relief conçu pour la façade de la maison Michelet à Vélizy, bronze, fonte Susse frères, épreuve nº5, 1990, dépôt du musée Bourdelle, musée de la Ville de Paris.
- AUGUSTE RODIN (1840-1917), Bacchantes enlacées, avant 1898, marbre, dépôt d’une collection privée, Angleterre, avec le soutien de la Daniel Katz Gallery, Londres.